Du sens des mots et de l’histoire (2)

2 avril 2015

Du sens des mots et de l’histoire (2)

Représentation de Jules César Cc Wikimédia
Représentation de Jules César Cc Wikimédia

Vous est-il déjà arrivé de vous demander d’où venaient certaines expressions courantes de la langue française ?

Étant donné que je me pose souvent la question, l’idée de cette rubrique allant chercher le sens des mots à travers l’histoire s’est posée d’elle-même.

Hier ma sœur me racontait sa journée au sein de l’université qu’elle fréquente. Université dont certaines facultés sont actuellement en grève.

Un peu distrait, je n’ai retenu qu’une seule expression issue d’un échange qu’elle avait eu avec ses amies.

Ma sœur : Penses-tu que demain nous aurons cours ?

Son amie : Non, «  Le sort en est jeté » depuis le vote de l’association étudiante. Les cours sont suspendus et on peut s’attendre à du grabuge.

Vous avez sûrement compris que l’expression dont je parle est la suivante : « Le sort en est jeté » qui parfois est aussi prononcée « Les dés sont jetés ».

Mais, d’où vient cette locution ?

L’histoire l’attribue à Jules César, général et homme politique romain. Au panthéon des géants, Jules César est l’un des personnages les plus célèbres de l’humanité. Cette expression, les dés sont jetés, il l’a prononcée en 49 av. J.-C. au moment où il franchissait le fleuve Rubicon. Le Rubicon était un fleuve « frontière » en Italie qu’aucune armée romaine ne pouvait dépasser selon les lois de l’époque.

Voulant prendre le pouvoir à Rome par la force, sachant qu’il commettait en franchissant ce fleuve avec son armée un geste sans précédent et dont les conséquences seraient sans commune mesure, César prononça alors la célèbre phrase « Alea jecta est » ou « Le sort en est jeté ». Dire « Le sort en est jeté » revient à s’abandonner au hasard, à un enchaînement événements sur lesquels on n’aura plus d’emprise et qui nous conduire en des lieux inconnus. D’une autre manière ça revient à dire ce qui est fait est fait, de toutes les manières il n’y a plus de retour possible en arrière.

De cette époque on tire aussi une autre expression célèbre proche de la précédente : « Franchir le Rubicon ».

La prochaine fois que vous entendrez dans une phrase anodine « il s’apprête à franchir le Rubicon » ou « il a franchi le Rubicon » , vous aurez une petite pensée pour Jules César.

Pour en revenir à ma sœur, j’espère que la grève au sein de sa faculté n’aura pas les mêmes conséquences sur l’histoire que Jules César franchissant le Rubicon!

À bientôt pour une autre expression tirée de l’histoire, de notre histoire.

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