Du sens des mots et de l’histoire

Vous est-il déjà arrivé de vous demander d’où venaient certaines expressions courantes de la langue française ?
Étant donné que je me pose souvent cette question, l’idée de cette rubrique allant chercher le sens des mots à travers l’histoire s’est posée d’elle-même.
« C’est une Bérézina », entendez-vous souvent cette locution ? De mon côté, la dernière fois c’était durant la coupe du monde, l’été passé, au Brésil. Précisément au moment la demi-finale qui a opposé le pays organisateur à l’Allemagne.
Les commentateurs, Français ou francophones dans notre cas, n’arrêtaient pas de répéter : « malheureusement pour le Brésil c’est une Bérézina…. Une Bérézina ». Si vous vous souvenez du score du match (7 pour les Teutons contre 1 aux Cariocas), vous devez sans nul doute, au cas où vous ne le savez déjà, soupçonner le sens de cette expression.
Effectivement, dire que c’est une Bérézina revient à parler d’un désastre, d’une défaite sans commune mesure. Tout Brésilien vous confirmera que ce jour d’été 2015 reste dans la mémoire collective comme le souvenir d’une catastrophe nationale – j’exagère très peu ici.
Mais d’où vient cette locution ?
D’une rivière dans l’actuelle Biélorussie où eut lieu une bataille, opposant la grande armée de Napoléon 1er aux armées russes, en 1812. En pleine retraite, la bataille de la Bérézina marque la fin de la campagne de Russie et de l’invincibilité militaire de la France impériale sur l’Europe.
Cependant, il faut savoir que cette bataille de la Bérézina a été considérée comme une victoire pour les troupes françaises car elles ont pu éviter l’anéantissement, but principal recherché par l’adversaire qui tentait de couper sa retraite.
Il faudrait donc plutôt voir la bataille de la Bérézina à travers la désastreuse campagne française de Russie. L’aventure au pays des Tsars fut pour Bonaparte le début de la fin et une énorme erreur stratégique qui lui coûtera son empire. La Bérézina résume dans l’imaginaire collectif l’échec napoléonien.
À bientôt pour une autre expression tirée de l’histoire, de notre histoire.
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