Une défaite historique

10 avril 2014

Une défaite historique

Pauline Marois, ex première ministre du Québec. Via Google images Cc
Pauline Marois, ex première ministre du Québec. Via Google images Cc

J’ai de nombreux amis qui ont passé  le 7 avril 2014 l’une des pires soirées de leur vie. Pourquoi?  À cause de la déconvenue  enregistrée  par le Parti québécois (PQ) et ses supporters.

Le parti indépendantiste de notre belle province  a inscrit l’un de ses plus faibles scores depuis une quarantaine d’années. Les malheurs ne venant jamais seuls, sa chef, Pauline Marois a perdu le vote populaire dans sa circonscription parlementaire face à une parfaite inconnue.

Comment expliquer une telle défaite péquiste alors qu’ils étaient au pouvoir et qu’ils ont lancé ces élections dans l’espoir d’obtenir une majorité qui leur manquait au parlement? Par les faits suivants.

Le climat malsain et délétère de la dernière campagne m’a beaucoup fait penser aux primaires – surtout chez les républicains – électorales de nos voisions américains. Le mois dernier a été parsemé d’accusations – souvent infondées – et d’insultes entre les partis politiques de la province.  Même si tous les politiciens ne se sont pas engouffrés dans cette voie, la faute originelle revient au PQ qui a voulu discréditer vaille que vaille son principal adversaire. Les péquistes ont voulu capitaliser sur les anciens scandales de corruption qui ont touché les libéraux. Cependant, la grande majorité des piques qu’ils ont lancées se sont retournées contre eux.

La stigmatisation par le PQ de certains électeurs indépendantistes qui voulaient voter pour un autre parti que le leur. Le travail d’un politicien est de convaincre l’électorat de  lui accorder sa confiance, pas de pointer du doigt ceux qui ne veulent voter dans son sens. Tout au long de la campagne, le PQ a accusé les électeurs de Québec solidaire (QS) de diviser le vote « progressiste » et souverainiste. À mon sens, tenir de tels propos est un constat d’échec. Si certains Québécois indépendantistes votent pour QS, c’est parce qu’ils se reconnaissant dans ce Parti et y trouvent quelque chose qu’ils n’ont pas au PQ. Le Parti québécois devrait donc travailler à leur offrir ce qu’ils désirent plutôt que de simplement leur dire de voter stratégique, donc de voter PQ.

Je suis convaincu qu’on ne peut faire de la politique sur la peur et le bilan désastreux du Parti qui nous a précédés au pouvoir. Pourtant, c’est exactement ce que le Parti québécois a fait au cours des 30 derniers jours. Pour amener les gens à voter, il faut leur vendre un programme, leur donner de l’espoir et les amener à faire un choix sur un projet de société. Quels sont les mesures sur lesquelles le PQ a fait son terreau les dernières semaines? L’indépendance de la province qui fait actuellement peur aux électeurs, sa charte des valeurs québécoises qui a plus divisé que rassemblé les québécois sur un projet d’avenir. J’ai très peu entendu les points importants (Économie, écologie, etc…) du programme du PQ tant le débat était focalisé sur les erreurs passées des libéraux du Québec et sur des sujets polémiques.

Finalement, le parti québécois ne peut s’en prendre qu’à lui-même et ses stratèges d’avoir perdu le pouvoir. Madame Marois a posé sa démission et ses ex collègues devront faire une grande introspection des valeurs et  des objectifs de leur courant politique. Les Québécois veulent ils encore entendre parler d’indépendance? L’avenir nous le dira. Avant de conclure,  comme le dit l’expression à tout seigneur, tout honneur,  l’histoire se souviendra de madame Marois comme la première femme à la tête de la province en plus de toutes les fonctions prestigieuses qu’elle a occupées précédemment.

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Commentaires

Mylène
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J'ai suivi un peu de loin la campagne, et donc j'ai été très surprise de la grande défaite du PQ. "Le travail d’un politicien est de convaincre l’électorat de lui accorder sa confiance, pas de pointer du doigt ceux qui ne veulent voter dans son sens." Bien dit.

dayediallo
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leur stratégie a complètement raté au bonheur des fédéralistes. Reviens nous voir au Québec Mylène