Nos amis les libertariens
Montréal, un week-end bien mérité après une longue semaine de travail et voilà que je débute une autre réflexion politique sur les libertariens et leur conception de la vie en société. Mais, pour commencer, revenons au début de cette histoire.
Vendredi soir, une amie m’invite à sa pendaison de crémaillère et là, patatras, un invité que je nommerai ici « Jo » lance que si l’on était tous libertariens le monde ne s’en porterait que mieux! Interloqué je lui demande de s’expliquer. Pour Jo les gouvernements sont incompétents, déconnectés des réalités et comprennent rarement les besoins de leurs citoyens. Pour soutenir son point de vu, il me parle de l’exemple californien où les habitants « opprimés » par les « méchants » de Washington ne peuvent légaliser le « Pot ». Bon, je m’attendais à un exemple plus solide, qui en vaille vraiment la peine, bref j’étais un peu déçu.
Qu’est ce que le libertarianisme
Pour récapituler les libertariens sont pour les libertés individuelles poussées au maximum et les États réduits au pire au strict minimum ou au mieux éliminés de la sphère public… Sic! Le mouvement se base principalement sur une coopération volontaire et franche entre les individus sans aucune forme de coercition. À mon humble avis, cette doctrine est un peu utopique. Sachant que les humains sont ce qu’ils sont, soit des êtres mués par des intérêts individuels, il est difficile de croire qu’en toutes situations ces derniers puissent coopérer de manière franche pour le bien commun.
Pensez vous par exemple que s’il n’y avait pas de sanctions judicaires à ne pas s’acquitter de ses impôts vous le feriez de si bon cœur? Vous me direz peut être qu’il faut aussi abolir les impôts. Je vous répondrai alors comment va-t-on entretenir nos routes? Amener nos enfants à l’école, les soigner, assurer leur sécurité grâce à la police qui patrouille devant leurs écoles? Imaginez-vous un peu dans quel type de jungle l’on vivrait si l’État était absent de nos vies : plus de police, plus de services publics, plus d’ordre clair établi.
Libertarien aujourd’hui, social demain
Le plus drôle dans cette histoire est que Jo et ses amis ont une forte tendance carré rouge – les carrés rouges sont des gens au Québec qui soutiennent que l’État doit financer en partie les études de ses citoyens. Dans ce cas, c’est assez ironique de le voir tantôt soutenir que ses études universitaires doivent être financées par le gouvernement et tantôt vilipender les prérogatives qu’un État exerce sur ses citoyens. De nombreux libertariens manquent de rigueur dans leur analyse sociale, car tout en accusant l’État dans lequel ils demeurent d’interférer dans leur vie, ils oublient souvent que certains aspects de leur confort de vie sont des résultantes directes des actions de ce même gouvernement.
Finalement, voyant que je réfutais tous ces arguments, Jo s’est détourné de moi pour porter la conversation vers d’autres personnes. Au moins est-il libre de pouvoir choisir avec qui Discourir! S’il avait eu le bon gout de continuer à m’écouter j’aurai terminé en lui disant ceci : Mon très cher Jo, les sociétés humaines actuelles ont besoin d’États élus démocratiquement pour assurer la cohésion sociale. Ces gouvernements sont élus par le peuple pour le servir. Notre liberté réside dans le fait où nous désignons ces gouvernements et pouvons les changer le jour où ils ne nous conviennent plus en tant que société.
Commentaires