Il faut sauver le soldat Mali

Il y a déjà plus de six mois que ce pays d’Afrique de l’ouest se retrouve divisé en deux et actuellement une grande partie de son avenir se joue à New York au siège des nations unies. En espérant que les dirigeants internationaux vont rapidement trouver des solutions à la crise qui secoue cette région, la solidarité à l’égard du peuple malien doit continuer.

Pourquoi le Mali ne doit pas être abandonné à son sort

La réponse devrait être toute évidente. En plus de venir  en aide aux populations du nord  qui sont terrorisées et opprimées par ces fous de Dieu, il est impossible à tous les pays de la région de vivre en sécurité tout en sachant qu’il y a un Sahélistan en train de naître à leurs frontières. Aujourd’hui, on peut voir les conséquences de la déchéance somalienne dans toute l’Afrique de l’est. Là bas, des millions de gens vivent dans l’anarchie, la violence et la peur depuis des décennies. Ses voisins comme le Kenya, l’Éthiopie ou encore l’Ouganda sont parfois victimes d’attentats terroristes revendiqués par les milices Al-shebab somaliennes. Plus loin, le commerce mondial est fortement perturbé par les pirates qui sillonnent les eaux de cette partie du continent et qui sont les conséquences lointaines de la guerre civile somalienne. Le Mali ne doit donc pas devenir une autre Somalie, pour son intérêt, celui de ses voisins proches et aussi lointains comme  l’Europe, car celle-ci n’est pas bien loin.

Si le nord est reconquis militairement et après

Les forces islamistes en présence ne représentent à priori que quelques centaines d’hommes lourdement armés et aguerris en plus de deux ou trois milliers autres supplétifs à l’armement plus sommaire. La reconquête du pays ne semble donc pas être une tache insurmontable. Mais, une fois que le nord du Mali sera militairement récupéré, le plus dur sera encore à faire au niveau social et politique. Les six derniers mois ne peuvent pas être effacés comme ça et ne doivent pas être occultés. Il faut absolument que les populations – très diverses – qui peuplent cette zone du pays puissent se prononcer sur leur avenir à l’intérieur du Mali et ainsi exprimer leurs opinions pacifiquement tout en évacuant leur frustration. N’oublions pas que toute cette histoire a malheureusement débuté à cause d’un mouvement indépendantiste qui a pris les armes. Mais, il faut absolument que ce pays reste intègre à l’intérieur de ses frontières. Aussi, en finalité, une république du Mali qui reste laïque serait le meilleur des aboutissements à ce conflit. Dans ce cas, quelles alternatives se proposent aux nordiens? À mon avis, il faut absolument qu’un référendum soit organisé où ces derniers auraient deux choix : celui de conserver leur territoire comme il était avant le conflit ou celui de devenir une province à large autonomie dans certains domaines. S’ils choisissaient la deuxième solution le Mali pourrait donc devenir une sorte de fédération et, dans ce cas de figure, l’essentiel serait sauvé à savoir l’intégrité territoriale du pays et le droit à toutes les composantes de la société malienne de s’exprimer sur leur sort en tant que nation.

De tous côtés, les initiatives pour aider Bamako se multiplient. Ce week end, le président français, François Hollande, a décidé de faire du cas malien une priorité au sommet de la francophonie. En attendant la décision du conseil de sécurité à New York, il ne faut pas oublier que des milliers de gens vivent dans la peur du fondamentalisme aveugle au Mali et que le monde se soit de réagir fermement contre le péril intégriste.