De Harper à Trudeau

22 octobre 2015

De Harper à Trudeau

Justin Trudeau, futur premier ministre du Canada. Cc Flickr
Justin Trudeau, futur premier ministre du Canada. Cc Flickr

Après le dénouement de la plus longue campagne électorale de l’histoire du Canada, faisons un petit tour d’horizon du paysage politique.

Dans le monde sportif, on dit souvent qu’un grand champion doit savoir partir au bon moment. Cet adage pourrait être transposable dans le monde politique.

Ces 100 dernières années, aucun premier ministre canadien n’a pu remporter les suffrages du peuple quatre fois de suite. Stephen harper, nouvel ex-premier ministre du Canada n’a pas échappé à cette règle et vient de perdre son pari électoral.

Stephen Harper aurait dû voir arriver le boulet de la défaite. Ces derniers mois, la majorité des sondages affichaient clairement que le désir de changement politique au sein de la population était grand. Ces dernières semaines, de nombreux scandales judiciaires sont venus ternir l’image des conservateurs canadiens. Pire, de nombreux ténors conservateurs, ex-députés n’ont pas voulu se représenter aux élections pour défendre leur siège au parlement. Bref, Stephen Harper a été battu et il laisse derrière lui le travail d’une décennie qui aura complètement changé l’image du pays de l’unifolié.

Quant au Nouveau parti démocratique du Canada (NPD), la chute a été lourde. Au début de la campagne, les sondages lui prédisaient la victoire finale alors que les néo-démocrates ne seront finalement que le troisième groupe parlementaire à Ottawa.

Les raisons de cet échec sont multiples et le Parti devra faire une introspection importante pour espérer sortir un jour – et durablement – de sa position d’éternel troisième. Il est fort à parier que l’establishment néo-démocrate demandera des comptes à son actuel leadeur Thomas Mulcair sur ses choix stratégiques. En effet, Le NPD traditionnellement connu comme progressiste de gauche à tendance sociale-démocrate, a tenté un recentrage au centre qui lui a surement été pénible.

Les libéraux – traditionnellement au centre – les ont doublés sur leur gauche pour se présenter aux yeux des Canadiens comme le choix le plus progressiste qui s’impose. Pire, le NPD qui devait naturellement incarner le changement (ils n’ont jamais été au pouvoir à Ottawa) s’est vu perdre cet atout décisif au profit des libéraux (le Parti qui été le plus longtemps au pouvoir dans l’histoire du Canada). La position de leadeur au début de la campagne n’aura sans doute, non plus, pas aidé la cause néo-démocrate. L’image positive que la population percevait d’eux s’est beaucoup dégradée, car ils se sont retrouvés au centre de toutes les campagnes négatives des autres partis

D’autres tendances ressortent de ce vote. Le mouvement souverainiste québécois est en perte de vitesse. Après s’être effondré aux élections de 2011 avec 4 députés élus, ce parti comptait sur les élections actuelles pour revenir au centre de la carte électorale québécoise. Pari raté, car sur les 78 sièges au Québec seulement 10 sont revenus dans leur giron.

À la fin de cette campagne électorale marathon, le Parti libéral du Canada a coiffé tous ses adversaires au poteau. Il y a 80 jours, les libéraux canadiens étaient troisièmes dans les sondages et les plus optimistes d’entre eux se voyaient finir la campagne électorale en deuxième position.

Justin Trudeau, le vainqueur de ces élections fédérales, reste le « beau » pari du peuple canadien pour le futur. Nombreux sont ceux qui s’attendaient à de nombreuses erreurs de sa part durant la campagne, nombreux sont ceux qui reconnaissent qu’il s’en est finalement bien sorti.

Souriant, populaire – à tendance people -, on reproche à Justin Trudeau de manquer de profondeur dans ses réflexions et de trop souvent faire appel aux notes de ses conseillers qu’il a tendance parfois à apprendre par cœur.  Ex-professeur d’art dramatique, avec une expérience politique relativement faible, il reste encore beaucoup à apprendre au jeune premier ministre de 43 ans.

Tout de même, félicitations pour votre élection monsieur Trudeau, vous avez maintenant quatre ans pour nous prouver que les Canadiens ne se sont pas trompés dans leur choix.

 

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