Nous sommes Charlie

9 janvier 2015

Nous sommes Charlie

Des Montréalais soutiennent Charlie Hebdo Cc Daye Diallo
Des Montréalais soutiennent Charlie Hebdo Cc Daye Diallo

 

Mercredi 7 janvier, vers 6h du matin au Canada soit 12h de l’après-midi en France, ma tablette électronique commence à sonner tout doucement au fil des nombreuses alertes infos de mes applications médias.

Vers 8h, quand réveillé je lis les nouvelles, je suis saisi de stupeur et d’un profond malaise. Des hommes armés,  des islamistes intégristes, ont fait irruption dans les locaux de Charlie Hebdo et ont semé la mort.

Je n’ai pas toujours approuvé tous les dessins de l’hebdomadaire, mais je reconnaissais cependant son droit absolu à avoir ses opinions et les publier (ces dessins ne faisaient pas non plus l’apologie de la haine).

Si l’irrévérence de leurs caricatures – souvent vulgaires – créait  des malaises, il existe dans nos sociétés civilisées des plumes et des moyens légaux pour exprimer son désaccord. Le fusil automatique n’en fait pas partie.

Chaque être humain a le droit à la liberté d’expression et à sa pensée critique. Chez Charlie Hebdo, ils usaient de ce droit par la caricature humoristique qui précisons-le n’a jamais incité à la haine. L’humour n’a jamais tué personne et les 12 morts de cette triste journée ne méritaient pas cette fin atroce.

Nous sommes tous des Charlie car nous devons lutter selon nos moyens contre le cancer intégriste qui mine nos sociétés. Du Nigéria au Pakistan en passant par Paris, des nébuleuses religieuses sèment la mort au nom de leur pensée rétrograde. Nous sommes tous des Charlie car ces journalistes nous ont montré que l’on doit se tenir debout face à tous les intégrismes qui essaient de tirer le genre humain vers l’arrière.

18h30 à Montréal, des centaines  et des centaines de gens se rassemblent devant le consulat de France  pour clamer leur solidarité aux 12 morts et aux autres victimes de l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo.  Il fait moins 32 degrés Celsius sur la ville, mais des citoyens anonymes ont tenu malgré ce froid polaire à faire front contre la barbarie. Une chaleur humaine et sincère s’est vite propagée à travers les slogans entamés par la foule : « Nous sommes Charlie » « liberté, liberté ».

Cc Wikimedia
Cc Wikimedia

 

À des milliers de km de Paris, dans le froid hivernal québécois, en contemplant tous ces visages, je peux dire que Charlie – du moins l’esprit critique du journal- n’est pas mort. Les djihadistes qui ont opposé leurs fusils à la plume de ces journalistes n’ont réussi qu’à raviver la flamme mondiale du combat contre l’intégrisme religieux.

Je rends hommage à ces journalistes et caricaturistes qui ont été de tous les combats ces 50 dernières années. Avec leur plume ils ont toujours su faire ressortir par l’humour les travers des sujets qu’ils traitaient.

Vers minuit, je me couche avec cette phrase en tête : je suis Charlie.

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