Les Politicos awards 2013
Vous l’avez aimé l’année dernière, il est de retour aujourd’hui. Les Oscars sont au cinéma ce que les Grammys sont au monde la musique. La politique, elle, sérieuse et parfois démagogique, n’est pas un lieu où les récompenses publiques sont usuelles. Pour réparer cette injustice, voici les 7 Politicos awards 2013 ou un petit classement sérieux et loufoque de nos gouvernants qui se sont illustrés cette année.
- Le Politico 2013 du « come back » ici le retour vers ses anciennes positions est décerné à : la France.
Plus précisément à la politique étrangère de ce pays concernant notamment l’Afrique. Au milieu des années 90, l’Afrique représentait pour les gouvernements français un continent en perdition, un boulet dont il fallait se débarrasser. Vingt ans plus tard, la donne a radicalement changé. Aujourd’hui, l’Afrique est maintenant vue par les analystes comme le possible futur relais de la croissance économique mondiale. Catastrophe, on se rend compte à Paris que l’on a peut être raté le décollage du continent et qu’on a perdu plus de 50 % de ses parts de marché face aux émergents comme la Chine ou l’Inde. En 2013, les armées françaises sont intervenues à deux reprises sur le continent. En 2013, la France a invité tous les pays africains à Paris pour parler économie et géopolitique. Faut-il y voir la volonté marquée de Paris de revenir en Afrique? L’avenir nous le dira.
- Le Politico 2013 du naufrage de l’année est adjugé (malheureusement) à la : Centrafrique.
Petit État enclavé, le pays est au centre de toutes les attentions cette année. Depuis la chute du président Bozizé (dont la légitimité était contestable) conduite par une coalition hétéroclite de rebelles, de coupeurs de route, de généraux analphabètes et prédateurs, la Centrafrique s’enfonce dans le chaos. On pensait que ce pays avait déjà connu le pire avec « l’empereur Bokassa » et son histoire parsemée de coups d’Etat, mais ces dernières semaines ont démontré le contraire. Espérons que 2014 sera meilleure pour les Centrafricains.
- Le Politico 2013 de la métamorphose dans l’arène politique est adjugé à : Kim Jong-un.
À ses débuts, nombreux voyaient en lui le « probable » réformateur de la Corée du Nord. Que nenni, on ne peut plus douter de son véritable visage et de ses réelles intentions. Kim a tout simplement décidé de continuer l’œuvre de son père et grand-père, c’est-à-dire régner en despote absolu jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les journées du nabot de Pyongyang oscillent entre menaces de rayer le voisin du Sud de la carte du monde ou de noyer les États-Unis dans des flammes dignes l’enfer. Parfois, pour se distraire il passe sa petite amie au peloton d’exécution avant de réserver le même sort à son oncle. C’est à se demander s’il a bel et bien suivi ses études en Suisse ou dans une université stalinienne?
- Le Politico 2013 du politicien fixé à son siège est décerné à : Bachar el-Assad.
Le conflit qui devait l’amener à quitter son poste de président a fait plus de 130 000 morts en trois ans. Il a gazé son peuple avec le monde en témoin. Il l’a bombardé à l’hélicoptère et au char de combat, mais il est toujours à son poste. Bachar el-Assad, président syrien reçoit, malheureusement, le Politico du politicien indéboulonnable et solidement fixé à son poste en 2013. Pauvre peuple syrien pris en étau entre un sanguinaire qui ne vit que pour son pouvoir et des djihadistes rebelles indéfendables eux aussi.
- Le Politico 2013 du recalé à son examen politique est adjugé à : Nicolas Maduro
Après seulement un an de pouvoir, Nicolas Maduro présente déjà des signes névrotiques inquiétants. Si Hugo Chavez se montrait souvent populiste et fantaisiste, son successeur paraît carrément illuminé. Il affirme que Chavez lui surgit dans ses rêves et il n’hésite pas à médiatiser des apparitions miraculeuses de son commandant dans les sous-sols de Caracas. Le Venezuela n’a plus d’électricité, c’est la faute aux Américains ; des pénuries alimentaires c’est la faute aux Yankees. Maduro ne manque jamais d’explications et de théories les plus farfelues les unes que les autres. Pendant ce temps, le Venezuela malgré un formidable potentiel économique s’enfonce dans la crise et la violence.
- Le Politico 2013 de la tragicomédie politique est décerné aux : maires canadiens.
2013 est une année à rapidement oublier pour le petit monde des maires canadiens. Rob Ford, maire de Toronto (1ère ville du Canada et 4een Amérique du Nord) doit sûrement être le Canadien dont on a le plus parlé cette année. De nature colérique, il a été pris en flagrant délit de consommation de drogue tout en étant soupçonné d’alcoolisme sur son lieu de travail et de sollicitation de prostitution. Au Québec, les deux plus grandes villes, Montréal et Laval (dont un maire serait adepte de travestisme), ont vu se succéder chacune à leur tête quatre maires qui ont dû démissionner face à des soupçons de fraude, de détournement de fonds, de gangstérisme, etc. La moitié du code pénal pourrait y passer. Bref une valse de maires lubriques, mafieux et une belle image du Canada à l’international.
- Le Politico de la personnalité politique de l’année 2013 est décerné à : Nelson Mandela.
Nelson Mandela est l’une des personnalités dont l’on a le plus parlé en 2013. Il se paye même le luxe de dépasser les Obama ou les Poutine de ce monde au niveau des recherches sur le moteur de recherche Google. La fin de sa vie a été à l’image de son vécu : une lutte. Sous soins intensifs depuis de nombreux mois, entre la vie à la mort, il a finalement rendu son dernier soupir, le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans. Ce Politico ne vient pas récompenser une action particulière qu’il a effectuée cette année, mais l’ensemble de son combat ayant abouti à la chute du dernier grand régime raciste du 20e siècle. Aujourd’hui, aucun discours politique de tolérance ne peut être prononcé sans que l’on ne pense à Madiba. Au revoir Mandela, merci d’avoir donné ta vie pour l’égalité du genre humain.
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